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Le problème avec les ressemblances

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« C’est fou ce que vous ressemblez à Sigourney Weaver ! » le constat est tombé comme la neige sur Vesoul début février. Et le Monsieur qui a assené ce constat comme une évidence était sûr de lui, content, limite il pensait que ça allait me faire plaisir. On aurait dit qu’il venait de découvrir le fil à couper l’eau tiède.

Le problème c’est qu’on me compare souvent, (vraiment souvent) à des personnalités, et alors à des personnalités très différentes.

Comme par exemple :

. Sigourney Weaver, donc,

. Samantha de Ma sorcière bien-aimée,

. France Gall jeune (oui, quand même),

. Nadine Morano (oui, je sais),

. Karen Ann période blonde,

. Reese Witherspoon dans sa période La revanche d’une blonde.

Etonnant, non ? Alors, évidemment, en écrivant ces lignes je me pose la question, et d’ailleurs, je vous la pose : Est-ce que ça vous arrive aussi, à vous, chers lecteurs, qu’on vous compare à d’autres personnes, et surtout à des personnes si différentes ?

Bon. Alors ça, c’est une chose, mais il n’y a pas que ça, car en l’espèce, tout n’est pas à mettre dans le même sac.

Par exemple, si une, ou un ami vous parle d’une ressemblance entre vous et quelqu’un d’autre, ça peut le faire. C’est en général assez bienveillant, donc tout à fait jouable.

Mais le pire, c’est quand quelqu’un que vous ne connaissez pas décide tout d’un coup que vous ressemblez à quelqu’un. Et ça, ça m’est encore arrivé l’autre soir. Un inconnu qui m’a vu, au hasard d’une conférence a poussé le vice jusqu’à m’envoyer un mail le lendemain avec un morphing (qu’il avait du passer quelques heures à faire) pour bien montrer ma ressemblance avec ladite personnalité. Tout fier, ce Monsieur m’a envoyé le morphing, tout en s’excusant. J’en suis encore sans voix.

Bien évidemment, certaines ressemblances font plus plaisir que d’autres. J’aime mieux être comparée à Reese Witherspoon qu’à Nadine Morano, mais franchement, la différence physique entre ces deux personnes est tout de même aussi évidente que la différence entre un Big Mac et un sushi, entre un foulard Hermès et un Sopalin, entre un Olivier Besancenot et un Philippe Poutou !

Vous imaginez quelqu’un qui irait voir Nadine Morano pour lui dire qu’elle ressemble à Reese Witherspoon ? Ou pire, l’inverse !?

Et puis d’abord… Pourquoi donc faudrait-il que je ressemble à quelqu’un ? N’est-il pas déjà assez compliqué de se ressembler à soi-même ?

Note pour plus tard : Tester les cheveux bruns pour voir si je suis comparée à Salma Hayek ou à Roselyne Bachelot.

Attendre le dernier moment pour faire ses cadeaux de Noël

Un commentaire

C’est pas comme si c’était une surprise.

Ça arrive chaque année, et à la même date.

Il y a même des calendriers de l’avent qui permettent de compter le nombre de jours qu’il reste, et même des gens sur Twitter (moi, en l’occurrence), qui comptent les dodos avant Noël.

Mais rien n’y fait.

Je vois les décorations de Noël, je n’échappe pas au vitrines, je croise même le Père Noël et pourtant : je ne fais pas mes achats. Rien, nada, niet, walou.

Nous sommes le 9 décembre, et ça recommence, je procrastine les achats de Noël, je fais comme si je ne voyais rien, j’imite l’autruche de Somalie.

Ce que je ne m’explique pas, c’est que je ne remets pas le reste des choses au lendemain : le boulot, les rendez-vous, les courses, je m’organise, comme tout le monde. Comme toute universitaire, je fais des listes, et suis aidée par tout un appareillage électronique inventé par Steve Jobs.

Alors que ma technique de l’autruche suivait parfaitement son cours, je suis passée ce matin devant la Fnac, et j’ai vu des dizaines de personnes agglutinées devant l’entrée, à attendre l’ouverture, prêts à se jeter sur les livres, films et autres iPads comme la vérole sur le bas clergé.

Pas besoin d’être sémiologue pour y voir un signe : Noël, c’est dans 16 dodos, m’auraient dit les clients de l’enseigne, s’ils n’avaient pas étés occupés à lorgner dans le magasin pour être les premiers à entrer.

Je connais des gens (que j’admire), qui arrivent à très bien planifier leurs achats. Ils s’y prennent genre… en novembre, voire mi-octobre. Et arpentent la ville ou les galeries avec leur LISTE.  Au fur et à mesure, ils rayent. Et avant la Saint Nicolas, ils peuvent rester chez eux, faire autre chose, penser à la dinde, bref, vivre. Je voudrais faire pareil, et chaque année, lorsque le 24 décembre à 15 heures je suis aux Galeries Lafayette, en transe, au rayon parfums, et que j’ai envie de butter la vendeuse, je me dis irrémédiablement :

« L’année prochaine, je vais m’y prendre avant, je le jure ».

Le pire, c’est que  j’adore gâter les gens que j’aime, faire des cadeaux, mais je transforme ça en une irrémédiable descente aux enfers… Je n’ai pas tout, ma liste est incomplète, tante Yvonne s’est invitée à la dernière minute, la vendeuse de Body Shop veut me forcer à prendre sa carte de fidélité, ma belle-mère a déjà tout et mon père a repéré un magasin d’accessoires de moto à 15 kilomètres du centre ville.

Et si finalement, je croyais toujours au Père Noël ? C’est plausible, et ça explique pourquoi j’attends le dernier moment, que quelqu’un me dise :

« Au fait, tout ça c’est des conneries, le Père Noël existe, il va s’occuper de tout cette année ».

 Note pour plus tard :  Vérifier quand même, pour l’existence du Père Noël, au cas où.

Une astuce pour ne pas attendre chez le docteur

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Lundi. 14 h. Je suis en réunion de laboratoire, et je parle de mes recherches actuelles : Comment appréhender les médias audiovisuels à l’heure du numérique, envisager l’analyse de la télévision à partir des réseaux sociaux, et penser la peoplisation du politique, tout un programme.

15 h. Mon téléphone sonne, ou du moins vibre pendant les questions de mes collègues, je ne connais pas ce numéro.

15 h 10. Il y a un message, bon, je sors de la salle, j’écoute.

« Oui bonjour, c’est la maîtresse de votre fille, alors, rien de grave mais quand même, elle se plaint du ventre, elle n’a pas l’air bien, donc si vous pouvez venir la chercher avant la fin de la classe, pas de problèmes, merci. ».

Hum. C’est pas son genre, à la maîtresse, de téléphoner. Elle fait de même sur le téléphone du papa, nous communiquons lui et moi, je décide de remettre les médias audiovisuels à l’heure du numérique à plus tard et je quitte l’université.

15 h 30. J’arrive à l’école. La maîtresse m’indique que la petite vient de vomir sur sa table. OK… C’était spectaculaire, surtout pour ses camarades, dont un lui a demandé si elle l’avait fait exprès. Bon…

J’avais téléphoné au médecin, qui, tout en empathie m’avait dit de venir quand je voulais, mais qu’il y aurait un peu d’attente. Ma pauvre petite se traîne difficilement jusque chez le médecin, elle est épuisée comme un légionnaire à la fin de la guerre du Golfe.

16 h. Nous arrivons. Je sonne, j’ouvre la grande porte en bois, nous voici dans l’entrée à notre gauche, la salle d’attente. A notre droite, le cabinet du toubib. Celui-ci est en train d’en sortir avec une patiente. Il nous dit bonjour, ma fille lui répond par en vomissant sur ses chaussures et sur le sol. L’autre patiente est effarée. Elle essaye de s’échapper, mais il y en a partout, elle ne peut passer.

Le médecin reste cool :

 « C’est pas grave ma petite, vomi, vomi. On ramassera. »

La patiente veut partir, ça peut se comprendre. Mais ça passe pas. Elle a conscience que si elle essaye de sortir, elle va glisser, forcément. Ça semble interminable. Pour tout le monde. La patiente prend la tangente sur sa gauche, ouf, elle est sortie.

La petite a terminé son business, le doc l’allonge, l’ausculte, diagnostique une gastro tandis que je commence à entreprendre le nettoyage du sol de l’entrée de mon toubib, munie de gants, de papier et d’un sac poubelle.

Ma fille a trouvé le moyen de passer devant tout le monde chez le médecin. Elle est douée, cette petite.

Note pour plus tard : Vomir sur le médecin est une astuce pour ne perdre de temps dans une salle d’attente.

Mon chien est diabétique

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J’ai un bichon frisé. C’est une femelle. Elle a dix ans.

Depuis quelques jours, elle boit trop. Pas d’alcool, non, mais de l’eau. Elle me réveille la nuit pour réclamer de l’eau, proférant vers 4 h du matin le « Woof » qui l’a rendue célèbre.

Hier, j’appelle la véto, je lui explique, elle me demande de venir ce vendredi, 9 heures.

Il faut que le chien soit à jeun et que je lui prélève ses urines du matin.

Je lui demande comment on prélève les urines d’un chien (je vous laisse imaginer la position d’un chien en train de faire pipi).

C’est bon ? OK.

La véto me dit : avec une louche. Puis vous transvasez dans un petit récipient. Le tout stérile. Bien sûr.

Bien sûr.

Hier soir, je vais chez Casa, acheter un récipient et une louche dédiée.

Ce matin, je stérilise le matériel dans mon cuit-vapeur et j’encourage mon chien à faire pipi sur la terrasse, mais la louche dans ma main l’inquiète, ça peut se comprendre. Pas moyen. Elle me regarde, s’assoit. Rien de rien.

Tant pis, je ne peux pas rater l’heure du rendez-vous. Je descends dans la rue munie de :

–       Mon chien,

–       La louche,

–       Le récipient.

Sitôt sortie, la bestiole fait pipi sans que j’aie eu le temps de lui tendre ma louche.

Coup de bol (il en faut) il n’y a personne dans la rue car Nicolas Sarkozy est attendu en ville, tout est bloqué. Voilà qui sauve au moins ma réputation dans le quartier.

Elle marche, me jette des regards inquiets de temps en temps, normal, j’ai une louche dans la main. Elle doit se demander si je vais la taper avec.

Une cinquantaine de mètres plus tard, une goutte de pipi est rattrapée par ma louche. Je la transfère dans le récipient. Ce n’est qu’une goutte, mais les temps sont durs. Personne à l’horizon.

On file chez la véto.

J’entre, je tends le récipient à l’assistante qui regarde la goutte d’un œil torve.

–       Pas certaine que ça suffise…

–       OK mais là, j’ai poursuivi mon chien une louche à la main pendant 30 minutes, donc si ça suffisait, ce serait vraiment top.

–       On va voir ce qu’on peut faire.

Salle d’attente, le chien tremble.

La véto et l’assistante, telles Les experts manhattan font parler la goutte. On me fait entrer dans la salle de consultation, le verdict tombe : Elle est diabétique.

–       Pardon ?

–       Oui. On va vérifier par une prise de sang.

On rase la patte du chien, prise de sang, confirmation : diabète.

–       Comment ça se soigne ?

–       Piqûre d’insuline chaque matin.

–       Sérieux ?

–       Oui.

La véto m’apprends à faire une piqûre.

Je quitte le cabinet avec ma louche, mon chien diabétique, des piqûres et de l’insuline.

On se revoit dans 10 jours pour faire le point. Je ne sais pas s’il faudra à nouveau prélever les urines…

Note pour plus tard : la louche n’est pas le meilleur plan pour récupérer les urines de son chien.