Phrase entendue ce matin à mon sujet, d’un père à son fils :

–       Tu vois Hugo, la dame, et bien elle est très propre.

Etonnant non ? Je m’explique :

Vous le savez, j’ai un chien, il est même diabétique. Depuis plus de dix ans que nous tentons de cohabiter, nous habitons en ville. Il s’agit donc d’un bichon de ville.

Je suis donc bien obligée de la sortir pour qu’elle fasse ses besoins, et j’ai toujours (oui toujours) eu sur moi du papier, ou un petit sac en plastique, voire un mouchoir, pour ramasser les défécations dudit animal.

Mais j’habite Avignon. Et cette ville n’est pas la plus propre des villes, loin de là.

En dix ans d’Avignon et de bichon, j’ai vu les choses évoluer. Au début, personne ne ramassait les crottes de personne. Enfin, les propriétaires de chiens de ramassaient pas, et s’en foutaient totalement.

Il y a quelques années, sont apparus en centre-ville des distributeurs de petits sacs, avec le décret qui va avec, du genre « si tu ne ramasses pas tu peux te prendre un P.V. ». J’ai pensé qu’il était temps, j’arrivais de Paris, où cela existait depuis un moment. J’ai vu souvent des personnes prendre des petits sacs alors qu’ils n’avaient pas de chien. Certainement la peur de manquer. Et j’ai continué de voir des gens ne pas ramasser.

Mais au fur et à mesure, tout de même, l’idée selon laquelle tous les propriétaires de chiens devraient ramasser s’est installée. Cependant, il reste encore très fréquent que les gens de ramassent pas, laissant ainsi aux passants la possibilité de marcher, de se dégueulasser, voire de glisser pour éventuellement passer dans vidéo-gag.

Et vous savez à quoi je remarque cela ? Au nombre de cacas, bien sûr, mais aussi aux félicitations que je reçois au quotidien. Le papa d’Hugo, tout à l’heure, qui montre à son fils à quel point je suis « propre », les nombreux touristes qui me regardent avec le sourire et me font un clin d’oeil, tandis que je suis en pleine galère à ramasser les (nombreuses et petites) crottes, ou encore les vieilles les femmes âgées qui me félicitent pour mon comportement.

Or je ne me félicite pas de mon comportement. Je le trouve normal, et j’attends avec impatience le jour où plus personne ne me félicitera. Cela signifiera qu’il est normal d’être « propre », ou encore plus simplement, de savoir vivre en société.

Note pour plus tard : Voir avec la mairie, s’il n’y a pas moyen d’avoir un petit diplôme au bout de 10 ramassages.